Cultiver et fortifier sa voix

C’est quoi ?

L’INTERVIEW

Le Journaliste : Vous êtes un spécialiste de la voix. S’agit-il d’apprendre à chanter ?

Sham’s : Non. Je n’enseigne pas l’art du chant.


Je m’intéresse principalement à la résonance de la voix et à sa puissance.
L’objectif de cette formation n’est pas d’émettre la note juste mais de renforcer l’organe vocal et de l’utiliser au mieux dans différentes situations de prise de parole en public, en toute aisance, sans le brusquer ni le blesser.


Le Journaliste : Mais toute voix résonne et s’entend. Que faut-il de plus ?

Sham’s : Effectivement toute voix résonne, cependant, il y a de bonnes et de mauvaises résonances. Les résonances hautes, nasales et crâniennes, entre autres, qu’on assimile aux aigus, sont à déconseiller.

Il faut privilégier les résonances thoraciques et ventrales qui sont plus agréables à l’oreille et qui emplissent plus d’espace, en nécessitant moins d’effort.

Le Journaliste : Est-ce si important ?

Sham’s: Vous avez déjà sûrement entendu des voix qui sont désagréables à entendre et qui repoussent. La qualité d’une voix n’est ni neutre, ni innocente dans l’empathie ou l’antipathie que peut susciter un individu. Par ailleurs,

l’absence de maîtrise vocale chez ceux qui font un usage important de leur voix, à l’instar des orateurs, des comédiens, des politiciens ou encore des enseignants qui sont les plus atteints, peut rapidement conduire à l’épuisement, à l’enrouement, jusqu’à l’extinction de la voix.

 

On note d’ailleurs un nombre assez élevé d’enseignants qui se
sont fait opérer, suite à des complications liées à une mauvaise
utilisation de la voix.

Vous le voyez, à l’agréable et à l’esthétique se double un intérêt physiologique et sanitaire.

Le Journaliste : Vous dites que les enseignants sont les plus concernés ?

Sham’s: Hélas oui ! Plus de 50% d’enseignants, dans de nombreux pays dont notre belle France, font état de problèmes vocaux.

Dans l’exercice de leur métier, ils s’expriment souvent de façon répétitive et durant de longues heures dans des environnements bruyants et mal insonorisés. La configuration même de la salle de classe nécessite une intensité plus élevée que la voix d’expression simple, et l’activité didactique est d’essence une voix « directive » ou « projetée ». Il y a aussi la conduite d’un cours avec le bruit permanent, le manque d’attention des élèves, la nécessité de répéter la même chose, la fatigue personnelle, l’obligation de devoir « forcer sa voix ».

Et malheureusement, la prévalence des problèmes vocaux croît avec l’âge.

Ce n’est pas seulement la vie professionnelle qui est impactée, mais aussi la vie sociale, le mental, le physique, l’état émotionnel et la communication. Des enseignantssont contraints, en dernier recours, d’abandonner la profession de façon prématurée.

Ce triste constat est souligné par de nombreuses études.
Fatigue vocale, douleurs à la gorge le soir, voix éraillée, chat dans la gorge, extinction de voix, œdème, nodules, opérations, arrêts maladie, absentéisme, voilà le lot de nombreux enseignants.

Et le pire, c’est que les troubles de la voix ne sont pas reconnus en France comme étant une pathologie professionnelle !
L’enseignement des bonnes techniques vocales devrait être au programme de la formation initiale des enseignants, comme c’est déjà le cas pour les comédiens.

Il ne viendrait pas à l’idée aux acteurs de monter sur scène sans avoir jamaistravaillé leur voix !

La mise en place d’une politique de prévention ferait faire des économies considérables à la communauté qui doit prendre en charge des coûts ultérieurs exorbitants.

Le Journaliste : Obtenez-vous des résultats avec toutes les voix ? Même les plus mal en point ?

Sham’s: Les techniques que j’enseigne sont redoutables. Il suffit de les essayer pour s’en convaincre.

Elles m’ont été principalement enseignées par Irina Promptova, une éminente enseignante du GITIS de Moscou,
l’équivalent du Conservatoire National Supérieur de Théâtre de Paris.

Cette méthode, très spécifique, sans vouloir se substituer aux approches des orthophonistes, phoniatres et autres médecins ORL, bâtie sur des exercices et techniques proches de ceux développés au théâtre, conduit à des résultats très rapides et impressionnants. C’est pourquoi quelques séances seulement suffisent en général.

Il y a parfois des cas qui se présentent au centre et qui me semblent à moi-même désespérés. Eh bien, je suis le premier à être époustouflé par les résultats incroyables que l’on obtient. C’est quasiment magique ! Et je n’exagère pas.

Je suis évidemment très précautionneux avec ceux qui ont déjà subi des opérations. Il faut les prendre avec délicatesse. Mais là aussi on peut améliorer très nettement les capacités vocales.

Fortifier sa voix ce n’est surtout pas forcer sur la voix. C’est exactement le contraire. Le sujet ne doit jamais s’épuiser, même après avoir parlé longtemps.

Il faut émettre la bonne résonance dans une aisance et un confort vocal durable.

Les blessures et la faiblesse vocale sont dues avant tout au fait qu’on n’a jamais appris les bonnes techniques aux gens. C’est pour eux une « terra incognita ».

Il y a des enseignants qui ont plus de trente ans de métier qui découvrent avec moi, pour la première fois, ces techniques et qui se confondent en remerciements et en larmes. J’en suis à chaque fois très touché.

C’est toujours très émouvant d’entendre une voix qui sort enfin de la cage où elle a été longtemps enfermée.

Le Journaliste : Il faut donc avoir une belle et forte voix pour être un bon orateur.

Sham’s: Attention ! La seule maîtrise de la voix ne suffit pas à faire un bon orateur. Il y a aussi la posture, le regard, les gestes, la respiration, les émotions, etc. qui
rentrent en ligne de compte. La voix n’est pas isolée, tout est liée. Parfois elle peine à sortir tout simplement parce que le sujet est tétanisé par le stress. C’est pourquoi nous recommandons souvent aux gens de commencer par les Fondamentaux de la prise de la parole en public.

Le Journaliste : Il parait qu’il suffit de prendre du miel et du citron pour soigner sa voix et l’embellir.

Sham’s: C’est ce qu’on dit souvent en effet, mais permettez-moi d’en rire. Le miel au citron est agréable à boire et je ne doute pas de ses vertus par ailleurs, mais il n’a jamais été un remède
miracle pour la voix.
Ce serait trop simple !

Et certains hommes politiques l’ont appris à leurs dépens lors des campagnes électorales soutenues. Lorsqu’ils se retrouvent au bord de l’extinction, le public n’écoute plus ce qu’ils disent et souffre avec eux, dans le meilleur des cas. Certains, mal préparés vocalement, ont souvent côtoyé les limites lors des meetings.

Le téléspectateur était également peiné devant la tragédie de ce Député fraîchement élu qui n’avait plus de voix pour s’adresser à ses partisans réunis afin de l’acclamer. Le handicap avait détrôné tout le reste dans l’échelle événementielle. Et ni miel de la plus odorante des fleurs, ni gingembre ou encore tout autre mixture cabalistique n’aurait rien pu y faire.

Ce qu’il faut, c’est au préalable s’entraîner pour muscler son organe vocal, connaître son corps et maîtriser les différentes zones de résonance. La voix est un « muscle ». Non préparée elle peut vous jouer de très mauvais tours.

Le Journaliste : Alors, comment s’y prendre ?

Sham’s : Grande question ! C’est tout l’objet de la formation que je propose.


Je mets l’accent sur la découverte des principales zones de résonance, l’ouverture de l’arrière-gorge, la mise en place de la colonne d’air, l’appui du diaphragme, l’endurance vocale, le souffle et les leurres imaginaires.


Le Journaliste : Les leurres imaginaires ?

Sham’s: En effet, dans le travail de la voix rien ne se voit.

Tout se passe à l’intérieur du corps. La pédagogie doit en conséquence s’appuyer en permanence sur des métaphores et le mimétisme à partir des sons réels que le formateur fait entendre.

Le Journaliste : Cela paraît très mécanique.

Sham’s : Dans ce domaine on ne peut pas tout réinventer, par fantaisie. Le corps humain est ce qu’il est. Il faut en effet s’astreindre à des exercices sonores répétitifs. Nous abordons aussi, cela va de soi, la respiration, l’élocution et l’articulation

Nous recourons alors aux textes poétiques et à d’autres grands écrits. Même la chanson est convoquée.

Tous ces supports ont beaucoup à nous apprendre sur le rythme, l’atmosphère, l’énergie et les couleurs
émotionnelles.
Le champ de cette formation est plus vaste qu’on ne le croit.

Le Journaliste : En effet. J’ignorais qu’à elle seule la voix non chantée pouvait faire l’objet d’une formation aussi
riche.

Sham’s: Oui, mais cette formation n’est pas une fin en soi. La bonne voix vibrante doit servir l’orateur, l’acteur, les métiers qui en font un grand usage comme les enseignants et chacun dans ses besoins au quotidien.

L’emballage et la forme du verbe comptent tout autant que le verbe lui-même. Tous ceux qui parlent ne doivent jamais l’oublier.

La voix est la pensée qui fait acte.

Elle est la matérialisation de l’esprit. La qualité de cette corporéisation n’est pas sans effet.

Tout en restant solidaire du sens, la voix dit plus que les mots.

Et elle reste éloquente même à travers le silence qui résonne de son absence.

La voix est un enjeu de présence.

Le Journaliste : Ne portez-vous pas trop la voix au pinacle ?

Sham’s: Toutes les civilisations lui ont reconnu un pouvoir immense et lui ont accordé une grande importance. Voyez le rôle qu’elle joue dans les religions et les cérémonies mystiques.

Mais revenons à notre public premier et laissons le dernier mot au célèbre homme politique et orateur romain, Cicéron :


« L’orateur doit désirer une belle voix : mais s’il ne peut se la donner, il peut au moins cultiver et fortifier la sienne ».


Voilà le programme que je vous propose et les résultats sont immédiats, palpables, tangibles, audibles
et… stupéfiants.

LE PROGRAMME

JE M’INSCRIS !